Vie de l'association

 

Compte rendu de la réunion au Ministère sur les TPE (travaux personnels encadrés), 29 juin 1999.

 

Pour le Ministère : Didier Dacunha-Castelle, Christine Lang

Présents : une trentaine de représentants d'associations de spécialistes

Pour l'APLV : Alain Hermon et Christian Puren

 

Il s'agissait, pour la première réunion convoquée à l'initiative du Ministère sur ce thème, d'un premier " tour d'horizon ". L'objectif du Ministère, apparemment, était surtout de connaître les premières réactions des associations de spécialistes et de recueillir leurs premières idées. D'où la difficulté de faire un véritable " compte rendu " - cohérent et systématique - de cette réunion. Le présent texte reprend, pratiquement dans l'ordre où elles sont apparues, les principales idées et informations apparues au cours d'un échange qui est resté très informel.

 

Présentation faite par le Ministère

 

Les TPE sont considérés comme une " porte ouverte " sur l'innovation, et le Ministère encouragera donc toute expérimentation (certaines ont déjà eu lieu, en particulier dans les classes prépas).

 

Les objectifs des TPE : développer l'autonomie des élèves, fournir des occasions de mise en œuvre de la pédagogie différenciée et d'interdisciplinarité. Ce ne sont pas des " travaux pratiques encadrés " !

 

Les obstacles sont bien connus : formation des enseignants, temps passé par les enseignants, horaires d'ouverture des centres de documentation, etc. En même temps, le Ministère est prêt à faire en sorte que les conditions matérielles évoluent si de leur côté les enseignants s'investissent. Il faut " prouver le mouvement en marchant ".

 

Un certain nombre de problèmes se posent, qui devront être réglés au fur et à mesure de l'expérience : choix des thèmes (il y aura une liste nationale), nombre de thèmes par classes, type d'évaluation, horaires des enseignants, etc. Sur tous ces sujets, des réflexions ont déjà été menées entre certains GTD et le Ministère, mais ce ne sont pas les GTD qui seront chargés de la mise en œuvre des TPE.

 

Tour de table des associations

 

Tous les représentants d'associations qui se sont exprimés se sont déclarés favorables au principe des TPE. Plusieurs (dont l'APLV) ont attiré l'attention sur le problème, qui sera particulièrement aigu - des droits d'auteurs, et insistent sur l'urgence de parvenir à un accord global sur ce problème.

 

Position défendue par l'APLV

 

Les enseignants de langues ne peuvent qu'être très favorables aux TPE : les langues ont " vocation " à servir d'instruments au service des autres disciplines ; il y a déjà l'expérience des sections internationales, des classes européennes, de l'enseignement des langues aux spécialistes d'autres disciplines à l'université ; les enseignants de langues ont une formation en elle-même interdisciplinaire puisqu'outre la langue ils ont dû se spécialiser en linguistique, littérature et civilisation.

 

A priori, on peut envisager des modes très variés d'intervention des enseignants de langues dans les TPE ; depuis l'option minimaliste à laquelle correspondrait une simple " prestation de service " (exemple : aide ponctuelle à l'accès à une partie de la documentation pour un élève) jusqu'à l'option maximaliste à laquelle correspondrait une codirection dans le cadre d'une interdisciplinarité forte (exemple : travail sur un thème de littérature comparée ou de civilisation comparée). On retrouve de même toute une gamme possible au niveau du travail écrit final et de la soutenance orale : elle va depuis la seule intégration de quelques entrées bibliographiques dans une ou plusieurs langues étrangères, jusqu'au cas où la totalité de travail écrit et de la soutenance seraient faits dans une langue étrangère.

 

En cette affaire, il faut non seulement être modeste (comme le dit le Ministère) mais aussi souple, de manière à s'adapter aux élèves, aux compétences et disponibilités des enseignants, aux situations locales.

 

L'APLV insiste sur l'intérêt qu'il y aurait à intégrer fortement le travail d'équipe dans les TPE (en allant au besoin jusqu'à des travaux et soutenances par groupes), et à y intégrer ce que les pédagogues appellent la pédagogie du contrat et la pédagogie de projet.

 

Précisions apportées par le Ministère au cours des échanges

 

Il faudra commencer de façon très modeste. On est à " moins quinze mois " du lancement de ces TPE, qui devront être généralisés en classe de 1e à la rentrée 2000. Il est évident qu'il faudra encourager les enseignants à s'investir en fonction de leurs intérêts et compétences (voire de leurs " marottes "...), et faire valoir les spécificités locales.

 

Il devra y avoir non seulement un dossier écrit, mais une soutenance orale pour ces TPE : une priorité pour le Ministère, en effet, est de développer les compétences orales des élèves (capacité à présenter un sujet, à argumenter, à gérer l'interactivité, etc. à l'oral). Autres orientations fortes de ces TPE : les compétences documentaires (savoir chercher l'information, la trier, l'organiser, la transformer, etc.).

 

L'évaluation portera moins sur la qualité du produit réalisé (le dossier écrit) que sur l'investissement de l'élève, son sérieux, son autonomie, ainsi que sur la soutenance orale finale. L'idée présentée par les syndicats de mettre les TPE au 2e groupe d'épreuves du baccalauréat a été abandonné : les TPE seront évalués en continu dans le cadre de son suivi.

 

Rappel : il y a obligatoirement une dimension interdisciplinaire, donc un suivi par deux enseignants. L'évaluation des TPE ne sera pas, en tout état de cause, intégrée à l'évaluation des deux disciplines impliquées : elle fera l'objet d'un " bloc " à part.

 

1999-2000 sera une année d'expérimentation. Il y aura des sites Internet ouverts sur le thème des TPE, qui permettront de faire circuler l'information.

 

Christian Puren, président de l'APLV

 


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